16 février 2006

1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Une pensée étrange vient de m’envahir. Partir ! Dois-je partir ? Et où ?
Je suis surpris. Moi, si stable, si fort ! Me voilà prêt.
Ce que j’ai toujours cru impossible l’est aujourd’hui. Je peux. Non ! Je dois partir. Ma force m’a abandonné. Je ne peux plus résister à la tentation. La route s’ouvre devant moi. Partir. Tout quitter.

Depuis que j’y pensais, cette idée me faisait peur. Je fuyais.
Je fuyais avec ma force. La volonté de combattre cette envie profonde était la plus forte.

Et là, plus rien. J’abandonne. Je m’abandonne. Je cède à la tentation et je suis en colère. Contre qui dis-tu ? Contre moi ! Je ne me suis pas préparé à cette révolution. Je ne suis pas prêt. Et pourtant plus aucune digue ne peut m’arrêter. Je pars.

Bien sûr, je n’ai pas encore bougé, tu le vois. Je suis là, pensif, les yeux plissés. Et je suis vieux. La calvitie même m’a touché. Je m’en croyais à l’abri. Même elle m’a rattrapé. Alors, cette envie, irrésistible, comment lui échapper ?

En fait, je ne te dis pas toute la vérité. Le désir, l’idée de partir m’ont il y a longtemps. Mais je les ai refoulés. Oh, que je suis en colère.

Et puis, partir. Mais partir où ? Je regarde la carte. Toutes les destinations me tentent. Aucune ne s’impose. Est-ce cela vivre ? Ne pas savoir décider, attendre la décision d’ailleurs, de quelqu’un d’autre ? C’est ainsi que moi, j’ai vécu. J’ai attendu. Et je m’en veux. M’entends-tu ? Je m’en veux. J’ai attendu. Et…
Rien.

Donc, partir. Abandonner. S’abandonner. Laisser le bateau voguer, le bateau ivre déjà, s’enivrer. Comment dit-on ? Ah oui, l’image me plait : Larguer les amarres ; ne pas les retenir.

Me vois-tu ? Je suis prêt. Le vent s’engouffre dans les voiles. Elles se gonflent. Me vois-tu ? Je suis à la proue. L’horizon m’attire, me prend. Me vois-tu ? Je suis la proue. Adieu !


Tope

7:35 AM  

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